MORCEAUX CHOISIS

L’exposition “Morceaux Choisis”, qui se déroule du 11 au 19 septembre 2021, dans les locaux de Kenleur au 1 rue de Suède à Auray, présente les nouvelles acquisitions textiles de la confédération et du fonds de dotation ” BretagneS “. Cette exposition souhaite mettre en lumière non seulement la diversité des pièces du vestiaire traditionnel breton, mais également les donateurs qui ont permis d’étoffer les collections textiles de Kenleur.

“Morceaux Choisis” présente une cinquantaine de pièces du vestiaire traditionnel (châles, tabliers, coiffes, vêtements de travail…) des années 1880 aux années 1950. Les dons reçus par la confédération proviennent de différents terroirs et mettent en avant la diversité des modes de Haute et de Basse-Bretagne.

Le fonds de dotation BretagneS a été créé en juillet 2020, avec le parrainage de Pascal Jaouen et sous la présidence de Rozenn Le Roy

BretagneS vise à encourager le mécénat et le don de pièces textiles. En moins d’un an, la confédération a reçu environ 500 nouvelles pièces, ce qui a considérablement étoffé ses collections textiles, conservées à Riec-sur-Bélon. Kenleur a bien entendu un rôle de conservation et de transmission du patrimoine vestimentaire mais également de sauvegarde de la mémoire du geste, notamment concernant l’amidonnage et le repassage des coiffes, compétences partagées entre de nombreuses personnes ressources et la fédération Kenleur Penn ar Bed.

Du grenier aux réserves textiles, comment une pièce intègre-t-elle nos collections ?

Lorsque nous sommes sollicités par des donateurs, il est primordial de récolter au préalable le maximum d’éléments de contexte : Quand la pièce textile a-t-elle été portée ? Par qui ? Dans quel terroir ? Existe-t-il des photographies où l’on voit la pièce portée ?

Après une première phase d’estimation de la pièce, en fonction de sa rareté et de son état de conservation, direction les réserves textiles. La pièce est d’abord mise en quarantaine, pour éviter une infestation des réserves, puis elle est nettoyée par micro-aspiration. La phase d’inventaire à proprement parler peut alors commencer. La pièce est prise en photo, nous lui attribuons un numéro d’inventaire et se chargeons de renseigner les informations principales. Une fois numérotée et identifiée, la pièce textile est alors conditionnée dans nos réserves, où la température et le taux d’humidité sont contrôlés. La collection textile de la confédération Kenleur s’élève aujourd’hui à environ 3000 pièces.

Des tabliers aux châles, en passant par le vêtement de travail, les dessous ou les coiffes, l’exposition Morceaux Choisis présente la diversité des modes bretonnes. La Bretagne est divisée en de très nombreux petits pays ou terroirs, ayant chacun sa mode vestimentaire propre. Dans la première moitié du 20e siècle, on compte ainsi, pour les coiffes, 66 modes différentes avec jusqu’à 1200 variantes. D’une commune à l’autre, le montage de la coiffe peut ainsi être différent. Comme beaucoup de pièces du vestiaire traditionnel, la coiffe, avant d’être un objet de parure est avant tout un élément de protection et de dissimulation de la chevelure. Plus le temps passe, moins elle sera couvrante et laissera apparaître les fantaisies des coiffures de chacune.

La coiffe présentée ici est une coiffe du Poher (région de Carhaix). Elle porte le nom de Korledenn ou Penn Colvez (tête de battoir). Beaucoup de coiffes portent un “sobriquet”, très souvent donné par les voisins du terroir, avec parfois un objectif moqueur. Cette coiffe du dimanche, en tulle et broderies à motifs floraux, est datée des années 1930. Contrairement à beaucoup d’autres coiffes, ici il n’y a ni montage, ni épingles. Seuls la coiffure et l’amidonnage assure son bon maintien.