Le maillon d’une fusion
Quel est votre parcours ?
Comment devient-on consultante dans le monde culturel ? Un parcours universitaire, chercheur en sciences puis en gestion et stratégie, et un long parcours en chambre de commerce qui m’a permis de découvrir le monde de la culture. C’était à l’occasion de la candidature de Bordeaux, où je suis installée, pour devenir capitale européenne de la culture. C’était en 2009, Marseille a gagné cette compétition et pour ma part, j’ai découvert les enjeux stratégiques, économiques et de gestion des associations de la culture. ça a été le déclic pour m’engager dans cette voie.
DLA, en fait kézako ?
Un dispositif national pour financer le recours à des consultants. Dédié aux associations et aux autres structures de l’économie sociale et solidaire (ESS) dès lors qu’elles sont employeuses, il est doté par l’état et la Caisse des dépôts et consignations, et selon les zones géographiques, par les collectivités. Quand un problème ou une question se pose à une association, elle sollicite le chargé de mission DLA de son département. Celui-ci établit un diagnostic avec l’association puis un cahier des charges et le soumet à des consultants comme moi.
Quels sont les ingrédients pour réussir un bon DLA ?
Il faut une réelle détermination de la part des dirigeants et des salariés de l’association pour que les apports soient efficients. Il faut aussi que le consultant joue le jeu du principe du DLA, celui de l’accompagnement de l’association, sans se mettre à la place de ses dirigeants. Enfin, il faut un rythme. Un accompagnement DLA ne doit pas être trop rapide mais il ne doit pas non plus s’étendre trop longtemps. Ce serait le signe du manque d’appropriation de la démarche.
Considérez-vous que le DLA de fusion s’est bien déroulé ?
De mon point de vue, il s’est merveilleusement bien déroulé. Les deux présidentes et les deux directeurs étaient très motivés. Les deux conseils d’administration ont été réellement constructifs. Le rythme que je leur ai imposé est plus rapide que celui qu’envisageaient les deux confédérations. Ça les a un peu déroutés (sourire).
Votre meilleur moment dans ce processus ?
Sans aucun doute la journée de concertation le 13 octobre 2019 à Pontivy. Plus de 300 personnes entendaient pour la première fois les premières orientations de la fusion. Nous avions en effet décidé de réunir les adhérents des deux confédérations pour leur présenter le projet de fusion. Et pour la première fois j’intervenais devant un public aussi large. à l’issue de la journée, un vote nous assurait la confiance des adhérents.
Un réel soulagement et la porte ouverte vers la fusion.
Un souvenir gastronomique ?
Je dirais plutôt un non-souvenir : la promesse de patates au lard.
Quelles sont selon vous les atouts de Kenleur ?
Une équipe très complète, une solide organisation, la force des bénévoles et le ciment de la culture bretonne.
Les faiblesses potentielles ou tout au moins les points de vigilance ?
La répartition des activités entre la confédération et les fédérations.
Un mot pour définir cet accompagnement ?
Deux si vous me permettez. Plaisir et professionnalisme.
Et un mot pour définir les Bretons de Kenleur ?
Là aussi, deux. Enthousiasme et solidarité… festive (sourire).