Les Colliers de l’Hermine
Les administrateurs et présidents de Kendalc’h, War ‘l Leur, et maintenant Kenleur, ayant reçu le Collier de l’Hermine par l’Institut Culturel de Bretagne
- Robert LE GRAND (Kendalc’h) en 1991 à Kemper (décédé en 2008)
- Ivonig GICQUEL (Kendalc’h) en 1994 à Vannes (décédé en 2008)
- Jean-louis LATOUR (Kendalc’h) en 2003 à St Malo (décédé en 2017)
- Jean-Pierre VINCENT (Kendalc’h) en 2006 à Ploemeur
- Viviane HELIAS (War ‘l Leur) en 2008 à Rennes
- Tugdual KALVEZ (Kendalc’h) en 2009 à Ancenis
- Catherine LATOUR (Kendalc’h) en 2010 à Lorient
- Jacqueline LE CAUDEY-LE GUEN (Kendalc’h) en 2017 à Nantes
- Marie-Christine RIOUAL-HERLEDAN (War ‘l Leur) en 2017 à Saint-Quay-Portrieux
- Alain LE NOAC’H (Kendalc’h) en 2017 à St Quay Portrieux
- Yvette PEAUDECERF (Kendalc’h et Kenleur) en 2021 à Kemper
Médaille de l’Institut Culturel de Bretagne
La confédération Kendalc’h a reçu la médaille de l’Institut Culturel de Bretagne – Skol Uhel ar Vro pour son travail sur La Famille Pikett’ lors de la cérémonie des Colliers de l’Hermine samedi 17 septembre 2016 à l’espace Glenmor de Carhaix.
Qu'est-ce que c'est ?
Alors que le Collier de l’Hermine récompense une personne pour son action en faveur de la Bretagne, l’ICB a créé il y a quelques années la médaille. Elle récompense un groupe de personnes pour une action ponctuelle remarquable.
La Famille Pikett’ est un coffret ludo-pédagogique de découverte de la culture bretonne pour les enfants à partir de 6 ans. Les fiches pédagogiques, qui existent depuis 2013 en français et sont constamment renouvelées, ont été traduites en breton pour la rentrée 2016.
Des représentants du conseil d’administration de Kendalc’h ainsi que Mathieu Lamour, directeur, et Youena Baron, graphiste du projet, et Yvette Peaudecerf, vice-présidente de Kendalc’h, sont allés chercher cette récompense prestigieuse en pensant bien fort à Robert et Françoise Raulo, initiateurs du projet et transmetteurs infatigables de la culture bretonne qui n’ont pas pu être présents.
Le discours
Mesdames et messieurs les élus,
Mesdames et messieurs les herminés,
Chers amis et défenseurs de notre culture,
Quelques mots pour adresser au nom de Kendalc’h, des nombreux représentants de la confédération présents ici aujourd’hui, nos plus sincères remerciements à l’institut culturel de Bretagne pour cette reconnaissance qui nous honore. Robert et Françoise Raulo, les chevilles ouvrières du projet Pikett, ne peuvent être présents aujourd’hui puisqu’en pleine mer d’Irlande. Nous nous devons de leur rendre ici un hommage appuyée, Kendalc’h leur doit beaucoup… Ils sont bénévoles de l’ombre, sans compter leur temps, dans les activités de Kendalc’h et ailleurs, toujours prêts à filer un coup de main sur nos événements. Ce sont des pros de la vulgarisation de la culture bretonne, en particulier pour les enfants, Robert parle couramment gallo et fait des recherches dessus, crée de nouveaux mots s’il le faut, présente les spectacles en gallo… Il est aussi vice-président de Kendalc’h au patrimoine et administrateur de la Coop Breizh. Fervents et infatigables défenseurs de la culture, ils n’ont de cesse de travailler pour l’avenir, de croire en la jeunesse pour que chacun puisse, le moment venu, avoir le choix entre « la découverte ou l’ignorance ».
Merci aussi à Mikael Bodlore, qui vient de recevoir un Collier de l’Hermine aujourd’hui, dont l’excellent travail en cartographie nous a été très utile pour les posters à 5 départements.
Je vais vous dire quelques mots qu’aurait pu dire Robert s’il avait été présent aujourd’hui. Nous faisons nôtre l’analyse d’Eugène Guillevic qui s’inquiétait de ce monde qui tend de plus en plus vers « un effacement dans le partout pareil… ». Revendiquons fièrement nos spécificités, tous ces marqueurs qui crée notre identité et font la richesse d’un monde pluriel. Les actions des associations culturelles bretonnes, de Kendalc’h, témoignent de cette richesse. « La tradition c’est la transmission du feu et non l’adoration des cendres » disait Gustav Mahler. Mais pour que cette flamme ne s’éteigne pas encore faut-il pouvoir proposer notre héritage aux enfants de Bretagne. C’est cette idée de transmission, de socle minimum de connaissances qui a guidé la conception de cet outil ludo-pédagogique. A l’origine, modestement, il s’agissait d’améliorer la connaissance des enfants de nos associations bretonnes, mais très vite, le projet a pris de l’ampleur… Nous avons eu le souhait ardent de l’étendre à tous les enfants de Bretagne, que ce soit dans le cadre associatif et le cadre scolaire.
Loin d’être une présentation des coiffes et danses de Bretagne, il s’agit bel et bien d’un outil de culture générale bretonne. Que signifie Morbihan ? Qui était Max Jacob ? Qu’ont fait les Seiz Breur ? Quels sont les ingrédients d’un kig ha farz ? Voilà des sujets qui devraient être maitrisées par les bretons mais pour lesquelles nous ne pouvons nous contenter des programmes scolaires. C’est décidé, nous proposerons un outil à tous les enseignants de Bretagne désireux de présenter l’identité de nos territoires, de créer un lien avec le patrimoine de proximité. La famille Pikett était lancée…
Les compétences (culturelles de Robert, pédagogiques de Françoise, graphiques de Youena) se sont fédérées. Le militantisme, l’envie que les choses avancent, la symbiose entre les bénévoles et les salariés ont fait que comme souvent le monde associatif en Bretagne a avancé, vite et efficacement. Le conseil régional de Bretagne, conscient que le monde associatif peut être relai de qualité, efficace et peu onéreux des politiques publiques, nous a fait confiance et nous a aidé à concrétiser ce projet et à lui donner de l’ampleur. Que ses élus et services, de la culture et du patrimoine soient ici remerciés. Aujourd’hui, 550 coffrets sont actuellement utilisés dans les cinq départements bretons.
Nous avons eu la chance pendant près de trois ans d’avoir un permanent qui a travaillé à la diffusion de cet outil et qui a sillonné la Bretagne.
De nombreuses perspectives de développement sont imaginés… Certains d’entre elles sont sur le point d’être concrétisées : mise à disposition des fiches en langue bretonne, livres de contes (breton – gallo et français) accompagnés de nouvelles fiches pédagogiques… Nous sommes en relation avec nos amis d’Euskadi qui sont intéressés par une version basque de la famille Pikett’. Bien sûr Kendalc’h n’oublie pas la danse, le patrimoine vestimentaire… mais sans un bagage culturel minimum, nos danses et vêtement traditionnels perdent de leur superbe et n’ont plus beaucoup de sens.
Nous en sommes convaincus, l’école est le meilleur moyen de diffuser les éléments de notre culture. Le conseil régional, en lien avec plusieurs associations, y travaille actuellement. Kendalc’h participe à ces échanges avec espérance et fait le doux rêve de voir peut-être se créer des postes de référent « culture bretonne » qui pourraient être des instituteurs détachés et qui travailleraient en lien avec les structures existantes, autour de la transmission des patrimoines de Bretagne.
Nous terminerons en citant Claude-Levi Strauss qu’affectionne tout particulièrement Robert Raulo : « Dans cet espèce de monoculture universelle à laquelle nous aboutissons, je ne me sens pas très bien ». Nous non plus. L’Institut culturel, pas la remise du collier de l’Hermine et de médailles, récompense celles et ceux qui œuvrent justement à cette diversité culturelle… Pour cela recevez une nouvelle fois les plus sincères remerciements de Kendalc’h.
Prix du gallo
La confédération Kendalc’h recevait samedi 19 novembre 2016 un prix de Bertègn Galèzz pour ses actions de valorisation du gallo dans différentes actions de son projet culturel.
Le Prix a été remis à Robert par Kaourintine Hulaud, conseillère régionale déléguée au gallo.
Chartes linguistiques
En 2012, Jean Guého, président de la confédération Kendalc’h, a signé la charte du breton “Ya d’ar brezhoneg”.
En 2021, c’est au tour du gallo : Rozenn Le Roy, co-présidente de la confédération Kenleur a signé la charte “Dam yan, dam vér”.