Discours de Solenn Boënnec, présidente de War ’l Leur
Tout va bien. Pas d’ombre menaçante.
Nul ne peut parier sur ce qu’il adviendra de nos pratiques à 10 ans.
Mais s’il est vain de prévoir, il est autorisé de rêver.
La prospective est le moyen de mettre en perspective les conditions pour construire l’avenir. Nos deux confédérations ont des bilans associatifs remarquables. Kendalc’h comme War ‘l Leur ont trouvé un bon rythme de croisière, des événements rassembleurs, un fonctionnement éclairé, mais tous deux sont aujourd’hui au maximum de leurs possibilités.
Paul Valery le dit : « il n’y a point d’arbre dans la nature qui, placé dans les meilleures conditions de lumière, de sol et de terrain, ne puisse grandir et s’élargir indéfiniment ».
Nous aimerions être ceux qui vont faire ensemble des choix immédiats pour redessiner notre Bretagne, être le levier d’ambitieux projets, être la force capable de changer les choses. Nous aimerions être ceux qui vont s’impliquer profondément dans les médias, concourir aux côtés des fêtes et festivals aux développements de nos pratiques, à l’élaboration de nouveaux chemins artistiques, à leur accroissement, ouvrir de nouvelles perspectives aux groupes comme au grand public.
Cette gouvernance régionale élargie devra répondre à des objectifs d’efficacité et de développement. Elle permettra une réduction des incertitudes face à l’avenir, une légitimation des actions pour préparer demain. Il s’agira d’une démarche continue, d’ajustements perpétuels, comme nous le faisons aujourd’hui. L’avenir est à construire – non point à subir – en surmontant les éventuels handicaps structurels ou conjoncturels, qu’ils soient territoriaux, sociaux ou économiques.
L’exercice est périlleux tout comme celui de la prospective. Devant le débordement des questions qui nous viennent, nous laissons aujourd’hui la place au débat, au dialogue, à la construction.
La suite, l’après 13 octobre ?
S’il est important d’être différent, il est aujourd’hui primordial de se rassembler, pour pouvoir mieux vivre nos pratiques.
Je vous dis notre envie d’avancer, je vous dis ma confiance en l’intelligence collective, en vous, en nos administrateurs, en nos salariés, en nos partenaires, je vous dis notre désir de faire une Bretagne forte, visible, ambitieuse et audacieuse.
Je me permets de reprendre une citation d’Alain, le philosophe, La liberté ou sagesse, c’est le doute. (…). Douter, c’est examiner, c’est démonter et remonter les idées comme des rouages, sans prévention et sans précipitation.
Alors, soyons libres, soyons sages, examinons, démontons, remontons, sans précipitation.
Peu importe de quoi demain sera fait. Sachez bien que les CA et in fine, les adhérents des confédérations restent souverains, que tout se construira dans la concertation, avec débats, échanges, points d’étapes et votes.
Je m’adresse à vous, adhérents de War ‘l Leur. Je propose à notre confédération un projet dans lequel, j’en suis certaine, nos valeurs, nos ambitions, nos savoir-faire, notre patrimoine seront emmenés plus loin que ce que nous pourrions faire seuls. Le dialogue engagé depuis plusieurs mois le prouve ; l’écoute, le respect, la bienveillance sont au coeur de nos échanges et de ce projet.
Je terminerai en citant Mandela : Que vos choix soient le reflet de vos espoirs et non de vos peurs.
Discours de Rozenn Le Roy, présidente de Kendalc’h
C’est avec émotion et consciente des responsabilités qu’engendrent le mandat qui m’a été confié que ce matin je m’adresse à vous, adhérents de Kendalc’h et de War ‘l Leur.
Jamais la phrase « héritier et bâtisseur » n’a été aussi présente à ma réflexion.
En tant que bâtisseur, ce projet de fusion nous invite à nouveau à construire un avenir. Un avenir qui doit être meilleur pour nos associations, pour chacun de leurs membres, pour la culture bretonne. Comme toujours et plus que jamais, pour bâtir ce projet, nous devons, nous rappeler le passé, nous en inspirer, le valoriser. Il nourrit toute notre action présente, il fonde et féconde notre avenir. Nous sommes héritiers de 70 ans d’une histoire, une histoire plus commune que parallèle, une magnifique chaîne de transmission dont nous avons la responsabilité, une chaîne que nous devons perpétuer.
La transmission de ce legs mérite plus qu’un simple passage de témoin. Il nous revient de nous l’approprier, de le faire fructifier, de le faire évoluer, nous et les générations à venir. Si chacun est libre d’accepter ou de refuser l’héritage, nous devons veiller à encourager tous ceux qui veulent en assurer la transmission. Chacun doit pouvoir le réinventer puis le transmettre à son tour.
Transmettre c’est consentir à proposer, à affirmer au monde des goûts et des choix. C’est accepter le risque de voir qu’ils évoluent dans un sens imprévu.
Hériter, bâtir, transmettre nos deux fédérations le font. Nous savons qu’elles le font bien. Alors pourquoi envisager cette fusion ? Pour faire encore mieux, pour faire encore plus.
Nos valeurs et nos buts sont semblables bien que nous soyons différents. Nous avons choisi des stratégies différentes pour mettre en valeur notre culture commune. De cette différence, nous pouvons faire une force. La force de construire un outil moderne, incontournable, d’envergure régionale pour une seule et unique vocation : être au service de la culture bretonne.
Il s’agit bel et bien de valoriser un patrimoine commun, d’additionner et démultiplier des compétences humaines uniques, bénévoles et salariés, au profit d’une ambition commune plus grande. Ce projet de fusion, s’il aboutit, doit nous engager à clarifier et recentrer nos priorités, à développer le champ déjà vaste de nos actions, et ainsi renforcer notre rôle et notre position auprès de nos partenaires : politiques, institutionnels, associatifs, monde des fêtes et festivals.
Cette réforme est l’occasion de parfaire nos services à nos adhérents : formation, outils de transmission, service de diffusion. En construisant une maison commune, nous nous donnons les moyens d’être plus efficaces.
Tout changement suscite des inquiétudes.
Moi, présidente de Kendalc’h, je suis convaincue que le projet de fusion cultivera l’héritage de Kendalc’h, son apport inestimable au rayonnement de la culture bretonne. Depuis 70 ans, la confédération Kendalc’h maintient, transmet, favorise une création qui vient enrichir la tradition. Cette vocation est constitutive de ce nouveau projet associatif.
Je remercie ici très chaleureusement les salariés, l’ensemble des bénévoles et notamment les administrateurs ainsi que les groupes adhérents qui ont oeuvré en ce sens et qui ont fait de Kendalc’h ce qu’il est aujourd’hui. Ils ont évidemment toute leur place dans la nouvelle structure pour faire vivre cet héritage.
Au cours des travaux en commun qui nous ont conduit jusqu’à aujourd’hui, nous avons pu constater que ce même esprit est partagé par Wa ‘l Leur.
Le projet est en construction, tout est ouvert même si des évidences s’imposent, nous avons besoin de tout et de tous
• les salariés parce qu’ils sont notre richesse, notre atout pour aller plus loin
• notre patrimoine : le bâtiment de Kendalc’h, la collection de costumes de War’l Leur
A nous tous maintenant d’ouvrir une nouvelle page. Un avenir ça se construit, un avenir ça se veut.
Je vous remercie de votre attention et vous souhaite une excellente matinée de réflexion.